Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière
Le Comte de Monte-Cristo | Matthieu Delaporte, Alexandre De La Patellière | Drame, historique | 2h58 | France | 2024
Il est rare de trouver de nos jours des œuvres de cinéma qui valent la peine que l'on se déplace en salles obscures. La nouvelle mouture du Comte de Monte-Cristo fait partie de ces raretés.
Si le film en lui-même n'atteint pas le statut de chef-d'œuvre, il s'agit tout de même d'une fresque historique fictionnelle très plaisante et dépourvue d'idéologie incongrue. On se plonge dans l'univers d'Alexandre Dumas et on y reste jusqu'au bout.
La qualité supérieure à la moyenne de ce long-métrage provient principalement d'un savant équilibre entre des décors et des costumes somptueux, des dialogues volontairement pittoresques et des acteurs très solides.
Il est fréquent d'encenser Pierre Niney dans ses performances et il est vrai que ce comédien montre des qualités d'interprétation très convaincantes dans de nombreux films, tels que Boîte noire. Son interprétation d'Edmond Dantès est réussie et il s'inscrit en cela dans une longue lignée d'acteurs ayant endossé le rôle de ce héros trahi et revanchard.
L'excellence du jeu revient cependant dans cette œuvre de près de trois heures à deux acteurs secondaires à l'histoire : Laurent Laffitte (Gérard de Villefort) et Patrick Mille (le baron Danglars). Les deux comédiens sont confondants de justesse et nous aspirent sans aucun mal dans l'histoire.
Pour en revenir aux décors et aux costumes, ceux-ci sont exceptionnels. D'innombrables petits détails viennent appuyer le caractère historiquement ancré de l'intrigue, qui se déroule au XIXème siècle. Alors que l'affaire se déroule, une affaire de vengeance savante qui prend rapidement des proportions épiques, on ne peut qu'admirer le raffinement des objets, des habits, des bâtiments et des manières, nous rappelant qu'il y a encore peu de temps, la France était capable de faire de très belles choses.
Du reste, aucune idéologie moderne décadente ne vient entacher l'œuvre. Si celle-ci n'est pas tout à fait fidèle à l'histoire originale, et prend des libertés dans le scénario, elle ne commet jamais l'erreur d'introduire des idées et des opinions anachroniques qui auraient pour principal effet de créer une rupture avec le spectateur.
Un bon moment de cinéma, comportant quelques scènes de violence qui méritent de le réserver à un public adulte ou adolescent.