Le Seigneur des Anneaux, la trilogie magistrale de Peter Jackson

Le Seigneur des Anneaux (trilogie) | Peter Jackson | Aventure, fantastique | 12h06 | États-Unis, Nouvelle-Zélande | 2001-2003

Impossible que nous fassions sur ce site l'impasse sur ce chef-d'œuvre en trois actes réalisé par Peter Jackson et porté à l'écran par une distribution incroyable.

Directement tiré de l'œuvre de J.R.R Tolkien, Le Seigneur des Anneaux est une épopée héroïque infiniment européenne. Les messages y sont clairs : toute la diversité des blancs face aux ténèbres du monde. Une quête impossible que seule la magie des fables de nos traditions immémoriales a pu transformer en combat victorieux.

L'histoire se déroule en trois actes, le premier parle d'aventure et d'amitié, le second préfigure le début de la guerre contre l'ombre et le troisième en affirme tout le tragique et le grandiose.

À ce propos, bien des spectateurs ont été déçus de voir dans cette œuvre autant de violence à la chaîne, des combats interminables et des morts par centaines. Cela est principalement dû à la version cinéma des films, bien inférieure à la version longue, plus équilibrée et moins confuse. Si l'ensemble en version complète dépasse d'ailleurs les douze heures, cela est totalement justifié. L'histoire en elle-même est si riche et si épique qu'il aurait été grotesque de la rapetisser exagérément.

Les amateurs de Tolkien ont aussi pu critiquer certains choix artistiques de Peter Jackson mais il apparaît évident à la lecture du texte original que la matière n'était pas toujours propice à une adaptation sur écran, quand il ne s'agit pas de passages un tantinet longuets, voire un peu ridicules. Sur ce point, le personnage d'Aragorn, assez bavard dans le roman, prend une autre dimension par son côté taiseux dans le film, il y est bien plus impressionnant et séduisant.

Du reste, c'est une œuvre qui parle à l'âme de ceux qui ont encore le goût du sublime et une affection particulière pour notre bonne vieille Europe. Les inspirations de l'œuvre, déjà présentes dans les livres, sont sans équivoque : le Pays de Galles, l'Irlande, l'Angleterre, les Alpes, les immenses forêts d'Europe continentale, la piraterie de Méditerranée, les plaines russes, etc. La nature, la poésie, l'amitié et l'héroïsme y sont largement célébrés.

L'histoire du Seigneur des Anneaux est d'ailleurs avant tout une histoire de héros, presque tous des hommes, qui ne se défilent pas devant leur devoir. Les notions de courage et de camaraderie sont présentes à chaque minute du film. Les femmes ont un rôle mineur et c'est véritablement appréciable en ces temps de féminisme hystérique. Seule la scène d'Eowyn face au roi-sorcier d'Angmar, déjà présente dans l'œuvre originale, dénote à l'ensemble et apparaît réellement ridicule. On peut aussi y ajouter quelques choix de direction à l'américaine, cherchant à ajouter un humour potache là où il ne devrait pas y en avoir, notamment par l'intermédiaire du duo Legolas et Gimli.

Hormis ces écarts qui feront un peu grincer des dents tout véritable esthète, l'œuvre est plus qu'excellente. Elle apparaît même, rétrospectivement à la doxa actuelle, un peu hors de son temps, comme un moment de grâce artistique rendu uniquement possible par l'alchimie et le talent des personnes ayant participé sur huit années à sa réalisation.

Qu'il s'agisse des livres où de leur adaptation au cinéma par Peter Jackson, tout blanc digne de ce nom est censé les avoir dans sa médiathèque.